Gansu Sud - Xiahe
Xiahe, autre pôle du bouddhisme Tibétain. La ville vit au rythme des nombreux moines et moniales, des pélerins en quête de spiritualité, des touristes...Labrang est un monastère imposant, regroupant divers bâtiments pour l'étude et la prière, des logements pour les moines, un site vraiment surprenant par son étendue.
Langmusi - Xiahe - Linxia
Depuis le kora du haut, voici une vue tout à fait étonnante d'une partie de la ville de Xiahe. Les montagnes sont sèches à cette époque de l'année.
Au premier plan, il s'agit de la partie la plus à l'est du monastère de Labrang : Remarquez les alignements de logements pour les moines, quelques bâtiments ocres ou blancs qui dominent, ainsi qu'un stupa blanc.
Il y a de quoi se perdre dans toutes ces ruelles identiques.
Approchons.
Quel calme, on croit se promener dans un village.
Certains murs sont blanchis à la chaux, d'autres non.
Le Kora
Pour mesurer l'importance du monastère Labrang et de l'ambiance qui y règne, rejoindre le Kora est indispensable. Il s'agit du tour du monastère, qui fait ici 3 km environ.
Côté sud, un nombre important de très longues galeries abritent des moulins à prières que les pélerins font tourner en passant, toujours dans le même sens, le sens des aiguilles d'une montre.
Rejoindre le Kora du haut depuis le village tibétain est très bien aussi (ne pas hésiter à demander le chemin, des tibétains vous renseignent de bon coeur) car il passe en montagne au-dessus du monastère Labrang et cela donne un bon point de vue sur l'ensemble. Depuis le haut, Il y a de quoi gravir quelques sommets aussi...en s'éloignant du sentier.
Les pélerins sont de toutes sortes, de tous âges, de toutes origines.
Voici une Tibétaine. de sa main droite, elle fait tourner un moulin à prières.
Ici, une jeune chinoise connectée...
Un exemple de petit moulin à prières.
Une façon très difficile, sûrement très éprouvante de faire le kora.
Les pélerins font 3 à 4 pas, puis se mettent à genoux, enfin s'allongent et se relèvent. Leur équipement est en général adapté : grand plastique pour protéger leurs vêtements, protections aux genoux et petites planchettes de bois aux mains.
Nous avions déjà vu des femmes priant de cette façon sur l'île de Putuoshan. Ici, à Xiahe, ce sont toujours des femmes, il ne me semble pas avoir vu d'hommes pratiquant cet exercice.
Quelle conclusion en tirer ? A vous d'imaginer celle qui vous convient le mieux...
Certains endroits sont réservés à cette pratique.
Très tôt, les enfants sont associés à cette démarche.
Les moines ou moniales rejoignent le kora également, mais nous en avons vu peu.
Il est très difficile de distinguer un moine d'une moniale car leurs cheveux sont coupés très courts.
Les moines
Un matin, vers 10h, alors que nous attendons la visite guidée du monastère, nous assistons à un rassemblement de moines, il s'agit d'une causerie. Leurs manteaux, de couleur pourpre et leur coiffe de forme bizarre contribuent à l'ambiance du lieu.
Le monastère a été fondé en 1709. A son apogée, il pouvait accueillir 4000 moines. Après la révolution culturelle, leur nombre a beaucoup diminué. Aujourd'hui, d'après un moine guide, il y en aurait moins de mille.
Les moines sont de tous âges. Les jeunes entrent au monastère, la plupart du temps, pour y étudier gratuitement.
Le monastère de Labrang est l'un des six principaux monastères Tibétains de la secte des Gelugpa, les bonnets jaunes. Trois autres sont implantés près de Lhassa et deux près de Xining, dans la province voisine du Gansu, le Qinghai.
Ici, les moines peuvent étudier le bouddhisme ésotérique, la théologie, la médecine, l’astrologie et le droit. Nous n'avons pas vu les bâtiments, les tratsang, où ils étudient.
Un jour, nous nous levons de bon matin afin de nous imprégner de l'atmosphère du monastère. Au lever du soleil, les moines se rendent à la prière.
Un moine rentrant dans la salle du Grand Sutra nous fait signe que l'on peut également entrer. Des pélerins entrent et sortent, apportant des papiers, chargés de voeux probablement et de l'argent qu'ils déposent sur une chaise avant de rejoindre le kora.
Nous restons debout, au fond de cette très grand salle de prière, pouvant accueillir probablement tous les moines du monastère. Mais ce matin là, ils sont loin de remplir la salle. Nous écoutons les psalmodies arrêtées de temps à autre par un coup de gong donné par le responsable de la cérémonie portant son bonnet jaune. Nous assistons aussi aux allers et venues de quelques moines, chargés d'apporter de l'eau par exemple. C'est étonnant.
Certains moines ont laissé leurs bottes avant d'entrer dans le temple pour la prière. Autant vous dire qu'ils ne doivent pas avoir chaud aux pieds...
Les bâtiments du monastère
Certains de ces bâtiments ne peuvent être visités qu'avec un guide.
Un moine guide nous emmène donc dans ceux-ci au pas de course, nous n'avons guère le temps d'apprécier les différents lieux. Il parle anglais, mais il n'est pas aimable, bizarre pour un moine... et ce qu'il nous dit est vraiment très succint. C'est bien décevant.
Nous poursuivons seuls la visite des autres bâtiments remarquables, dont ce stupa très imposant de 31 m de haut.
A l'intérieur, de très nombreux livres enveloppés dans du tissu formant de hautes colonnes le long des murs.
Dans l'enceinte du monastère, il y a un bâtiment, le Barkhang, où se trouve une imprimerie traditionnelle qui regroupe plus de 20 000 tablettes en bois. Elle était fermée lors de notre passage. Dommage...
Nous pouvons monter en haut du chörten, comme vous pouvez le voir sur cette photo.
Il ne faut pas avoir le vertige !
Au niveau sécurité, c'est limite...
Lieu de dévotion devant une statue de Guanyin ou autre déesse du panthéon bouddhique.
Détail de la partie haute du chörten.
Nous poursuivons notre visite, le long du fleuve Sang Chu.
Certaines portes très bien sculptées donnent ou pas...accès à des temples.
Celle-ci est plus spectaculaire encore.
Détail d'une des nombreuses sculpture en ronde bosse.
A l'intérieur, le temple Manjushri appelé aussi chapelle Dewatsang.
Autour de la cour, des logements pour les moines.
Egalement en forme de stupa, un four pour faire brûler du genièvre et autres graines, un rituel que nous n'avions pas vu dans d'autres temples bouddhistes.
A l'extérieur du monastère, des vendeurs de genièvre, de graines.
Des bougies au beurre de yak prêtes à être transportées dans le temple.
Finalement, l'odeur de beurre de yak ne me gêne pas. Ce n'est peut-être pas du beurre rance...
Le matériau utilisé en haut des bâtiments, juste en dessous de la toiture, de couleur rouge sombre, nous intrigue. Cela semble être une couche de fagots très serrés, servant peut-être d'isolant. Au niveau esthétique, je trouve cela plutôt réussi.
La vie autour du monastère
Ici, livraison de bouses de yaks séchées pour le chauffage.
Excusez-moi, c'est encore de la viande...Mais, tout de même, c'est impressionnant !
Voilà des quarts de yak pouvant nourrir un certain nombre de personnes !
Au marché, au marché, on peut tout, peut tout trouver...comme le chante ???
Randonnées au départ de Xiahe
Côté Sud
Depuis le kora du haut, côté Nord de la ville, nous avons aperçu la veille un sentier s'enfonçant dans une vallée au Sud correspondant tout à fait à ce que l'on recherche.
Pour y accéder, il faut longer la rivière Sang Chu en suivant le kora, et peu après le chörten Gongtang, la traverser en prenant le pont peint en jaune. Traverser la route et prendre le sentier où se trouve la camionnette blanche sur la photo, ne pas monter sur le sentier à droite.
Le temps n'est pas vraiment dégagé, c'est dommage car le chemin est vraiment génial. Il est d'abord assez large, comme une piste et devient, petit à petit, sentier de montagne. Nous longeons un torrent.
Après 2 à 3h de montée régulière, pas très fatiguante, nous arrivons au fond de la vallée. Beaucoup de possibilités s'offrent à nous, car il y a de nombreux sommets arrondis et des crêtes à suivre. Super !
Il fait encore bien froid et le ciel ne se dégage pas. La vue devrait pourtant être géniale.
Nous optons pour un sommet qui nous amène à 3720 m, Xiahe se trouvant à 2900 m.
En suivant la crête pour prendre le chemin du retour, nous croisons une dame gardant son troupeau de moutons. Nous partageons avec elle notre goûter, un bon pain au maïs trouvé sur le marché de Xiahe. Nous échangeons quelques mots, elle est contente de nous renseigner sur la meilleure façon de rejoindre le sentier dans la vallée.
Le soleil commence à poindre, la masse nuageuse s'étiole.
Sur le chemin du retour, les fermes traditionnelles tibétaines sont cette fois bien éclairées.
Nous voilà de retour à Xiahe, vraiment content de cette balade en montagne.
Côté Nord
Depuis le monastère, nous partons plein Ouest vers le village Tibétain, le traversons jusqu'à trouver un large chemin partant sur la droite.
Nous montons une bonne heure avant de voir une ferme, puis des drapeaux de prières tendus au-dessus du chemin. Peu après, sur notre gauche, nous voyons sur une hauteur les murs d'un monastère. Un sentier y mène. Sous le monastère et quelques ruines, une maison est habitée.
Le relief et le sol sont ici complètement différents des montagnes avoisinantes.
La roche est plissée, le relief abrupt, ce qu'on ne perçoit pas sur la photo.
Le sentier nous amène à une plateforme où des moutons et chèvres viennent s'abreuver.
Et pour cause, nous y trouvons une source.
Tout contribue à ce que ce lieu ait été choisi comme lieu de prières par les bouddhistes.
Quelques stalactites sur la paroi adjacente.
En montant, dans certains espaces sur les parois rocheuses, des cadeaux de toutes sortes pour vénérer Bouddha.
Ayant vu deux personnes sur un sentier grimpant à droite, nous nous y engageons. Tout va bien et nous avons un joli point de vue depuis une plateforme herbeuse.
A partir de là, si vous ne trouvez pas un sentier correct, petit conseil, ne vous engagez pas plus loin pour arriver au sommet car, à vrai dire, nous avons eu quelques frayeurs durant la poursuite de la montée, espérant ne pas avoir à rebrousser chemin, tant c'était risqué.
Mieux vaut redescendre jusqu'au chemin principal et continuer sur la gauche ou bien redescendre vers Xiahe et prendre un autre sentier sur votre droite.
Nous arrivons en haut sans encombre, mais quel soulagement !
Quel point de vue sur des sommets tout arrondis, pas du tout rocheux comme ce que nous venons de gravir ! Cela vaut bien un pic-nic avec quelques vautours tournoyant dans les environs.
En haut, un berger surveille de loin son troupeau. Il ne doit pas avoir bien chaud, nous lui laissons un pain parfumé aux épices. Il semble très content.
Nous montons encore pour avoir une vue sur pratiquement 360°. Nous sommes à environ 3600 m d'altitude. Des drapeaux de prières tibétains marquent le point culminant.
Une multitude de possibilités s'offrent à nous pour redescendre dans la vallée, mais nous avons un autocar à prendre à Xiahe, il ne faut pas que nous nous attardions.
Pas facile de prendre un vautour en plein vol, merci JY ...
Sortie avec chauffeur dans les prairies de Ganjia
C'est par une grande journée ensoleillée que nous faisons cette visite hors de Xiahe (35 km), notée comme intéressante à explorer par le lonely planet.
Nous partons donc en voiture cette fois, vers le Nord-Est de Xiahe et arrivons à au col de Naren-Ka d'où l'on a une vue étendue sur les prairies.
Monastère de Tsewey
Cette fois, le moine qui nous guide est sympathique, il nous laisse le temps dans chaque bâtiment et nous laisse même prendre des photos, ce qui souvent est interdit dans les temples.
Voici une salle magnifiquement décorée jusqu'au plafond, dédiée à la déesse Guanyin et aux milles bouddhas.
Un détail du bestiaire sculpté dans l'espace d'entrée du temple.
En grimpant au-dessus du monastère, jusqu'aux drapeaux de prières tibétains, nous avons ce joli point de vue.
Un jeune moine.
Ici, les moines sont de confession Bön, c'est à dire qu'ils ont cette particularité par rapport aux bouddhistes traditionnels, de faire le tour de chaque lieu saint dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
Une belle entrée pour cette maison blanchie à la chaux.
Toujours des femmes au travail...
Village de Bajiao ou Karnang
C'est un village datant de la dynastie Han (221-207 avt JC), vieux de 2000 ans.
Il est entouré de remparts dodécagonaux, en forme de croix.
Une jolie porte permet d'entrer dans le village qui est encore habité.
Détail du village avec, en arrière plan, les falaises abruptes proches du monastère Trakkar auquel nous nous rendrons ensuite.
Le village garde un certain cachet du fait que la plupart des maisons sont encore en pisé.
Une partie des remparts vue de l'intérieur.
Monastère Trakkar
Nous ne pouvons visiter aucun bâtiment mais nous avons la chance d'avoir un spectacle peu ordinaire : deux jeunes moines apprennent à tournoyer sur eux-mêmes tout en décrivant un cercle, sous l'oeil de leur maître, un moine adulte.
Il fait chaud en plein soleil et cela n'a pas l'air facile. L'un des deux jeunes est même tombé.
Veut-on les transformer en dervichs tourneurs ?
La vie semble très paisible ici.
Côté pratique
Transport
De Langmusi à Xiahe via Hezuo
A cette époque de l'année, il y a un autocar partant juste devant l'agence "Langmusi Tibetan Horse Trekking" vers 14h/14h30. Le voyage dure environ 4h jusqu'à Hezuo. De Hezuo à Xiahe, encore 1h30 de route environ. Pause d'une demi-heure à la gare routière de Hezuo, ne nous laissant pas assez de temps pour visiter la pagode carrée. Dommage, mais nous avons la chance de passer devant en autocar, elle est imposante et d'une jolie couleur ocre. Le prix du billet jusqu'à Xiahe avoisine 60 rmb.
De Xiahe à Linxia
En novembre, nous n'avons pas autant de choix d'horaires que durant la haute saison. Nous avons un bus vers 16h/16h30 qui nous amène à Linxia vers 19h. Vérifiez les horaires de bus auprès de votre hôtel.
Hébergement
Nous logeons à l'hôtel Overseas Tibetan Hotel juste à côté du monastère Labrang. Situation géniale ! L'hôtel a été rénové en 2012 ou 2013, de ce fait, les chambres sont bien propres pour l'instant. Il y avait du chauffage, une bouilloire comme d'habitude...Très bien ! Pour 200 rmb la nuit, c'était super.
En revanche, l'Everest cafe qui se trouve au rez de chaussée de l'hôtel n'était pas génial. Donc, on a pris le petit déjeuner dans notre chambre avec du pain tibétain et même du yaourt au lait de yak acheté sur le petit marché juste devant le monastère.
Restaurant
Nous sommes allés tous les soirs au Nomad Restaurant. Jean-Yves se souviendra de la bonne viande de yak qu'il a pu y manger, nous avons aussi goûter à l'alcool blanc à base d'orge (qing ke jiu). Super ! Le service est très bien, les personnes sont aimables et c'est propre. Une adresse très pratique, dans une rue perpendiculaire à la rue de l'hôtel, sur la droite.
Prochain rendez-vous pour conclure ce voyage de deux semaines, le temple de Bingling Si, à 1h30 en bus de la ville de Linxia.