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Sichuan Nord - Songpan
Songpan, ville située à 2800m d'altitude dans la vallée de la rivière Min, est entourée de montagnes peu boisées, au relief assez arrondi, région propice à la randonnée.
Ici, la population est cosmopolite, avec une forte présence Tibétaine. Cette région du Nord Sichuan fait partie de l'une des trois régions traditionnelles du Tibet : l'Amdo.
L'ancienne région de l'Amdo correspond approximativement à la surface de la France.
Songpan, Ruo Er Gai (Zoïge), Langmusi
La partie la plus historique de la ville est entourée de remparts restaurés il y a une dizaine d'années. Quatre portes permettent d'y entrer.
Ici, la porte Nord, vue de l'intérieur, ouvrant sur la rue principale.
Un joli pont couvert, enjambant la rivière Min, permet de rejoindre la partie Sud de la ville.
Détail de l'une des peintures ornant l'intérieur du pont. Elle révèle l'activité prédominante de la région.
Au cours de notre découverte de la ville, nous arrivons dans les environs du marché, une bonne occasion d'observer la population, les vêtements des uns et des autres, les coiffes.
La population locale est composée principalement de Tibétains, de Hui (leur religion, l'islam) et de chinois Han.
Détail de la jolie coiffe portée par cette jeune femme Tibétaine.
L'une des portes Sud, dont le soubassement, de part et d'autre, est orné de chevaux sculptés dans la pierre, en impose par sa profondeur. Les portes de Songpan ont été édifiées durant la dynastie Ming (1368-1644), il y a environ 600 ans.
Détail sur les chevaux.
N'oublions pas, nous sommes dans le pays de l'Amdo qui signifie "le pays des chevaux".
Voici la porte Sud, la plus ancienne, bien ouvragée. Elle est très belle. De part et d'autre, des vestiges d'un mur d'enceinte.
Détail de la porte
Poursuivons notre promenade vers l'Ouest. Voici un ancien pont couvert sur la rivière Min.
Un peu d'histoire
La rivière Min mérite que l'on parle d'elle.
En effet, pendant la dynastie Qin, durant la période des Royaumes Combattants (481-221 avant J-C), un certain Li Bing, gouverneur de la région et ingénieur en hydraulique , constatant les effets dévastateurs des crues de la rivière Min a fait construire sur celle-ci, un système d'irrigation "Dujiangyan" en 256 avt J-C, permettant à cette région de devenir une terre agricole prospère.
La Chine doit, en grande partie, sa civilisation séculaire aux puissants fleuves que sont le Yangtsé et le fleuve Jaune qui descendent du plateau tibétain. Vers 1200 avant J.C., le Zhouli est un manuel chinois d'hydraulique et d'hydrologie.
En fait, les Chinois vénèrent et craignent l'eau : leur pays n'est- il pas une terre de sécheresse et d'inondations ? C'est pour cette raison que l'Empire du Milieu a déifié Li Bing, gouverneur, vers 250 avant J.C, de l'actuelle province de Sichuan, un génie de l'hydraulique qui a construit le premier barrage sur la rivière Minjiang, un affluent du Yangtzé. Il inventa un réseau de canaux : ouverts, ils permettaient l'irrigation, fermés, ils contrôlaient les crues. Li Bing plaça trois statues d'hommes dans la rivière pour en surveiller les flots. Si les pieds sont visibles, la sécheresse est là : on ouvre alors les vannes du barrage. Si les épaules sont submergées, l'inondation menace et elles sont fermées. Dès lors, la maîtrise de l'eau ne cessa de progresser et les Chinois installèrent des réseaux sophistiqués de conduites en bambou pour irriguer les champs et alimenter les villes dès 1089 à Hangzhou et en 1096 à Canton.
Après une petite promenade au-dessus du monastère de Songpan, nous prenons la rue musulmane dés son début et voyons ceci en jetant un coup d'oeil par dessus un mur.
Il s'agit en fait d'un abattoir à ciel ouvert...
Je vous fais grâce des photos plus sanguinolantes. La personne avec sa brouette transporte de la bouse de yaks. Quel métier !
Nous voici au marché de la viande.
Tout un art pour ne rien perdre sur les os !
Nous voyons des livraisons de viande dans de grands sacs plastiques. Pas besoin de camions frigorifiques aseptisés...Il gèle quasiment à cette période ! C'est beaucoup plus sûr qu'à Shanghai !
Encore dans le registre boucherie... Sonpan semble spécialisée dans la vente de viande séchée de Yaks.
Sur cette photo, la viande séchée est suspendue en haut. Dans la partie basse, c'est plutôt frais...
Dans la rue musulmane, il y a bien sûr une mosquée.
C'est tout à fait étonnant de voir une mosquée à l'architecture chinoise.
Vous remarquerez le croissant sur le toit.
Il y a de nombreuses mosquées à Songpan, signe d'une population importante de confession musulmane, les Hui.
Avant d'entrer dans l'espace de la mosquée, un mur pour arrêter les mauvais esprits, comme on en trouve souvent en Chine.
Des calligraphies arabes se trouvent au centre de ce mur ainsi que sur certains piliers du lieu de prière.
Après la visite de cette partie de la ville de Songpan, nous allons grimper un peu...Vers la porte Ouest, toute neuve, dominant la ville.
Plusieurs sentiers y mènent. Nous en avons choisi un, partant de la Shunjiang Bei Lu, la rue principale à l'extérieur de l'enceinte. C'est un sentier emprunté par les yaks et moutons, sinueux, un peu boueux et glissant, assez raide. Nous sommes contents de voir la porte Ouest et en arrière plan quelques maisons et des drapeaux tibétains. Et quelle vue déjà ! Nous sommes à 3100m environ.
Depuis là, de nombreux sommets s'offrent à nous... Des sommets arrondis, accessibles, bien sûr !
Pas très loin derrière la porte Ouest, une ferme. Voici une façon typique de faire sécher le fourrage dans la région.
Nous dépassons un village tibétain se trouvant en contre-bas.
Sur le chemin menant à une maison, ce jeune enfant...très mignon.
Une montée géniale...avec en prime quelques gentianes !
Nous sommes à 3500m environ, tout au long de la montée, je m'extasie devant les chaînes de montagne que nous apercevons au loin et...
Un spectacle inouï, nous voyons la lune se lever derrière ce pic majestueux... Fantastique, incroyable !
Au retour de cette superbe balade, nous croisons des bergers rentrant leurs yaks, des moutons.
Nous rentrons par une promenade aménagée d'escaliers reliant la porte Ouest à la ville de Songpan. Il fait quasiment nuit, c'est un sentier sûr, très pratique.
Le manque de cartes détaillées de la région nous oblige à être prévoyant, à observer depuis le haut les sentiers partant de la ville de Songpan. Nous en voyons côté Est, la journée du lendemain promet d'être belle.
Dans cette région de l'Amdo et généralement dans les régions de culture tibétaine, des drapeaux de prières volent au vent sur de nombreux sommets.
Une bonne façon pour nous de repérer les sommets accessibles !
Nous faisons une nouvelle belle randonnée sur des crêtes, avec vue sur d'autres vallées. Pas très loin d'un village, nous échangeons quelques mots avec un couple de la région.
Nous rentrons à Songpan juste avant de belles averses orageuses. Quelle chance !
Les drapeaux de prières bouddhistes tibétains.
Ils flottent en haut de longues perches plantées dans le latza.
Latza mot Tibétain, retranscrit par Alexandra David-Néel dans son récit « Voyage d’une parisienne à Lhassa », et signifiant cairn ou couverture de pierres en l’honneur des dieux, généralement situé au sommet d’un col.
Leurs cinq couleurs symbolisent les éléments, et des formules sacrées y sont inscrites, que le vent anime et emporte vers les dieux. Chaque bannière ou drapeau de prière tibétain a sa propre signification symbolique, apportant paix, compassion, bénédiction et protection. Comme chaque prière bouddhiste ou mantra résonne également d'une signification toute particulière.
Dans les régions du Kham, l'une des trois provinces traditionnelles du Tibet, sur les lieux sacrés et aux abords des monastères, on élève de grandes structures en forme de pagodes faites de drapeaux à prières.
Ces drapeaux sont fabriqués en imprimant, à partir de blocs xylographiques, des mantras, des prières et des symboles de bon augure sur de petits carrés de tissu ou sur de longues bandes de toile de coton aux couleurs des cinq bouddhas, afin qu'une fois les drapeaux hissés, ces bons voeux soient emportés Aux Quatre Vents. Un fringant cheval de vent figure souvent au centre du drapeau, le cheval de vent transporte sur sa selle le joyau magique du Chakravartin, qui propage la paix, la prospérité et l'harmonie dans tous les pays qu'il parcourt.
L'élément préféré du cheval est le vent; son rapide galop, crinière et queue flottant librement même par temps calme, appelle le vent, qui se lève pour venir à sa rencontre. Le vent et le cheval sont tous deux porteurs du mouvement, le cheval sous sa forme matérielle et le vent sous sa forme éthérée. Les prières sont portées par le vent et, au Tibet, les drapeaux de prière sont appelés des Chevaux de Vent (tib.rlung-rta).
Côté pratique
Transport
De Huanglong, via Chuanzhusi vers Songpan
- L'autocar que nous avons pris de Jiuzhaigou à Huanglong quitte Huanglong à 15h30 pour se rendre à Chuanzhusi.
- Avant l'arrivée à Chuanzhusi, l'autocar s'arrête à une station service. Là, des personnes ont proposé d'emmener les voyageurs qui le souhaitaient à Songpan. Je ne sais pas quel était le prix proposé. Pour notre part, nous sommes restés dans l'autocar car il n'y avait pas assez de places pour tout le monde dans les voitures.
- A L'arrivée dans la station de bus de Chuanzhusi, des taxis proposent leurs services mais à des prix relativement élevés (50 à 60 rmb pour 17 km), qu'il faut certainement marchander. Il faut traverser la route et attendre avec d'autres voyageurs des petits taxis collectifs ou le bus officiel. Nous avons pris un taxi collectif avec d'autres personnes et nous avons payés 10 rmb par personne.
De Songpan à Ruo Er Gai ou Zoïge, puis Langmusi.
La station de bus longue distance se situe sur la rue Shunjiang Bei lu, environ 500 m depuis la porte Nord, côté droit de la rue, au-delà du restaurant et guest house Emma's kitchen. Station pas très visible, malgré tout il y a un abri de bus de ville devant, "Songzhou zhan" et un hôtel, pas très avenant, juste à côté "Traffic hotel".
Au guichet, il faut acheter un billet jusque Ruo Er Gai, billet (48 rmb) départ vers 10h, arrivée vers 13h. Puis à l'arrivée à la gare des bus de Ruo Er Gai, acheter un billet pour Langmusi (25 rmb). Départ à 14h30, arrivée à Langmusi vers 16h30. Il y a le temps et de de quoi se restaurer à Ruo Er Gai.
Hébergement
Nous avons entendu du bien de Shunjiang Guesthouse par de jeunes Néerlandais.
Pour notre part, après notre logement chez Zhuo Ma, nous préférons des conditions de logement un peu moins spartiates, avec chauffage et salle de bain.
Hôtel situé à droite de la porte Nord, en dehors de l'enceinte :
"Sun River International Hotel", en pin yin "Tai Yang He Guoji Dajiudian"
Shunjiang Bei lu.
Tel : 0837 723 9888
Hôtel correct, la salle de bain est bien défraîchie...Nous leur avons signalé que la baignoire était bouchée et, à notre grande surprise, elle a été débouchée le jour même. Chauffage avec un climatiseur, un peu bruyant. Le démarrage et l'arrêt du chauffage est centralisé, il n'y a pas de chauffage pendant la journée.
A propos de Emma's Kitchen
Contrairement à ce qu'indique le Lonely Planet, nous avons été très déçus par Emma's kitchen.
Volontairement, elle ne nous a pas indiqué la bonne station des bus longue distance et n'a pas du tout été aimable. Il est vrai que le matin, nous lui demandions quelques renseignements sans consommer, ce qu'elle n'a pas du tout apprécié. Mais le soir, lorsque nous y avons dîné, c'était exactement pareil, elle était très hautaine, pas le moindre sourire.
Son restaurant est très propre par ailleurs. La carte du restaurant affiche des prix élevés par rapport à la région, mais il s'agit principalement de cuisine occidentale.
Prochaine étape : la petite ville de Langmusi, à cheval sur deux provinces : le Sichuan et le Gansu.
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