Yunnan - Vallée du Nujiang - Dimaluo - Bingzhongluo
Notre voyage se poursuit de Gongshan à Dimaluo par des routes encore quelque peu difficiles. A Dimaluo, nous prévoyons de randonner : Une première journée à la découverte des villages voisins sur les hauteurs de Dimaluo, puis nous quitterons Dimaluo pour rejoindre Bingzhongluo, dans la vallée du Nujiang, un peu plus au Nord.
Gongshan - Dimaluo - Bingzhongluo
Le village de Dimaluo
Dimaluo est divisé en deux parties, la partie haute, sur la rive gauche du fleuve et en contrebas, sur la rive droite, la partie la plus ancienne du village.
Dimaluo se situe dans la vallée du torrent Dimaluo, un des nombreux affluents du Nujiang.
Bien que "Dimaluo" soit un mot provenant de la langue Lisu signifiant "prairies", le village est une petite enclave de culture Tibétaine dans une région qui compte aussi dans sa population des descendants des Lisu, Nu et Dulong.
Les Tibétains ne forment plus la majorité de la population de Dimaluo. Les Nu, Lisu et Han (chinois) sont plus nombreux, mais la langue dominante est Tibétaine et la culture, par ses expressions diverses (la musique, le chant, les danses, les vêtements) est Tibétaine.
Chaque personne, de religion catholique, porte trois noms, ce n'est pas rien ! Un nom Tibétain, puis anglais et enfin chinois...
Sur la place du village, à Dimaluo le bas, nous nous étonnons de voir autant de croix sur cette maison. Pas d'hésitation de la part des habitants à afficher leur appartenance religieuse.
80% de la population de la région de Dimaluo est catholique.
A Dimaluo, nous n'avons pas vu de bâtiment ressemblant à une église.
Celle-ci, contrairement à la précédente, a un joli toit en lauzes. Ce n'est pas la seule, ce qui donne un certain cachet au village.
Cette autre a l'originalité d'avoir un soubassement en béton, dans lequel se trouve un âtre. Dans les maisons traditionnelles, le foyer se trouve à même le sol dans la pièce principale, sans véritable protection...
Dans l'angle de la maison, vous voyez une échelle, les marches sont taillées dans un rondin de bois.
Y grimper ne doit pas être si simple...Cela convient bien aux habitués de la montagne.
Quittons la partie basse du village pour la partie haute où nous logeons dans un gîte bien sympathique, un vrai chalet savoyard...
A l'étage, un dortoir, au rez-de-chaussée, 2 chambres à 3 lits. De quoi loger du monde.
Remarquez les croix peintes sur la boiserie. C'est discret, mais cela affiche bien où l'on se trouve, chez des catholiques.
Johanna au travail, dans la cuisine.
Son mari, Aluo est guide. Nous n'avons pas eu la chance de le rencontrer car il était en déplacement.
D'après quelques informations affichées dans le gîte, tous deux ont le souci de l'environnement.
Le jeudi, c'est jour de marché à Dimaluo le haut. Les personnes des villages voisins et probablement de la ville de Gongshan viennent jusque là pour vendre leurs légumes, viandes, poisson ou bien pour se ravitailler.
Dans la rue principale, à côté de la place du marché, l'hôpital local.
Randonnée dans les villages voisins, sur les hauteurs de Dimaluo
Nous partons avec Johan, un neveu d'Aluo encore lycéen, venu prêter main forte à Johanna. Il va nous guider dans la région.
Non, ce minibus n'est pas le nôtre...nous sommes heureusement à pied !
Tous les hommes vont aider le chauffeur de cette voiture à sortir du torrent. cela prend un certain temps.
Voilà Johan, notre guide, avec quelques morceaux de voiture...
Pour remercier du bon coup de main qu'il lui a été donné, le chauffeur nous propose de nous emmener en voiture un peu plus loin, ce que Bertrand accepte car il a pris des rendez-vous dans les villages où nous allons.
Mais, ce trajet n'est pas une partie de plaisir...
En effet, dans certains virages en épingle à cheveux, le chauffeur est obligé de manoeuvrer, parfois, il patine, dérape dans des passages humides, recule pour prendre de l'élan afin de mieux gravir un raidillon...
Heureusement, le voyage ne dure pas trop longtemps. nous avons dû faire 2 ou 3 km.
Nous continuons à monter vers le village de Caidang,
Caidang
Nous allons de village en village, mais aussi d'église en église...
Cela est peu ordinaire car le Tibet est tout proche, et... nous sommes tout de même en Chine !
Cette église a été peinte par Gabriel, rencontré à Gongshan.
Ici, les motifs religieux sont mélangés à des motifs floraux, des oiseaux.
Nous sommes attendus. Bertrand avait pris rendez-vous...
Cette dame doit être la grand-mère de Johan. Elle a plus de 80 ans.
Ici, l'un de ses sept enfants.
Il est maçon et a participé à la construction de l'église.
Nous sommes dans la pièce principale de la maison, très sombre.
Remarquez l'emplacement du feu.
Jolie nature morte locale.
Ce cylindre en bois est une baratte.
Nous assistons à la préparation du thé au lait et au beurre (ici, il n'est pas rance), spécialité locale. Ils y ajoutent aussi un soupçon de sel.
Le thé est servi...accompagné par de la Tsampa, de la farine d'orge grillé. C'est une spécialité bien tibétaine.
Attention il ne faut pas s'étouffer avec la tsampa ! il faut en prendre un tout petit peu dans sa main avant de la mettre d'un coup dans la bouche.
Pour comprendre la difficulté, il faut vous imaginer faire la même chose avec de la farine de blé...
Le thé aide à faire passer, il est très bon.
C'est bien agréable d'être accueilli de la sorte.
Léglise du village suivant, Baihanluo, nichée dans un espace de verdure.
Nous poursuivons vers Baihanluo à travers de belles forêts nous protégeant de la chaleur. Les fougères y sont magnifiques, il y en a de toutes sortes.
Des fleurs également très jolies
Etonnante, n'est-ce pas ?
Nous ne sommes plus très loin du village...
Baihanluo
Voici la très belle église de Baihanluo. Sa façade est fantastique.
"Ce village sur les hauteurs de la vallée de Dimaluo est le lieu historique où vécurent pendant plusieurs décennies les pères des Missions Étrangères de Paris. À coté de l’église magnifiquement rénovée se trouve encore la cure où les explorateurs français Guibaut et Liotard passèrent l’hiver 1936-37 en leur compagnie. André Guibaut a relaté cet hivernage dans Missions perdues au Tibet."
Tiré d'un article sur le web,"pélerinages dans le Yunnan"
Une très jolie Madonne trouvée par JY et Bertrand dans l'une des sacristies.
Dans ce village, Joseph, le prêtre que nous avions croisé à Gongshan, instruit les jeunes de tous les âges, les fait chanter.
Comme ce sont les vacances scolaires, des enfants des villages voisins se regroupent ici pour le catéchisme, mais ce lieu sert aussi de centre aéré. Nous avons vu quelques animateurs, des enseignantes.
Nous faisons une pause déjeuner dans la petite cuisine. Des enfants nous entourent, le jeune à gauche de Johan ferait un bon guide.
En route pour le village suivant, Siyonggong.
Tous ces feuillages ressemblent à des feuillages d'iris.
Siyonggong
Bien calme les environs de cette église, toute simple. Elle est fermée, nous ne pouvons donc pas y entrer et personne aux alentours.
Quelle forêt, quelle lumière !
Un autre village, une autre église, une autre ambiance...
Cela nous semble bizarre ce mur d'agglos ceinturant l'église et pas moyen d'approcher. L'église elle-même ne semble pas bien entretenue.
Faisant face à l'église, une maison dont les propriétaires affichent clairement leur religion bouddhiste car des prières imprimées sur des tissus ornent toute la façade de la maison.
Je ressens comme un certain climat conflictuel en cet endroit.
Avant de quitter le village, nous osons ouvrir une grande boîte dans laquelle se trouve ce magnifique faisan.
Descente vers Dimaluo, avec pour horizon toujours beaucoup de verdure, un vrai plaisir.
Randonnée de Dimaluo à Shala puis Bingzhongluo
Après avoir remercié Johanna, nous quittons Dimaluo, cette fois avec nos sacs portés par une mule. Son poulain l'accompagne pour apprendre le métier...
Johan a parfois du mal à les faire avancer, surtout en fin de journée où la soif et la fatigue se font sentir.
Congni
Après une bonne montée, nous arrivons au village de Congni. Sur la place du village, beaucoup de personnes sont rassemblées car des fonctionnaires sont là pour s'enquérir de choses et d'autres sur leurs habitants.
C'est une chance pour nous de voir tout ce monde, en particulier ces jolies femmes qui sont ravies d'être prises en photo.
Elles ont une coiffe tout à fait particulière.
Nous nous trouvons en fait sur la place de l'église entouré aussi de quelques enfants.
Mettre ses doigts en forme de V pour se faire prendre en photo est une manie bien chinoise.
Cette fillette a, je trouve, un visage bien marqué "Mongol".
Moins sérieux, ils sont plus mignons...
L'église du village.
et son cimetière, dans la verdure et les herbes folles.
Nous arrivons au sommet de la montagne séparant les deux vallées, pas très loin du village d'Alulaka d'où est originaire Johan.
Petite pause pour les mules qui ont faim et ...nous aussi. Nous nous régalons du pain cuit par Johanna le matin même. Lors de leurs sorties, les tibétains emportent toujours avec eux ce genre de pain.
Une longue descente vers Shala, sans point d'eau. Nous avons soif mais les mules aussi !
A la première maison, nous nous approvisionnons. Heureusement, j'ai des pastilles pour purifier l'eau mais il faut attendre encore une demi-heure. Pour les mules, c'est bon !
Peu avant Shala, nous quittons Johan car il doit rentrer avec les mules jusqu'à Dimaluo, à 3 ou 4 heures de marche.
Petite photo de famille. Il manque Ziming, le photographe.
Encore quelques jolis toits de lauzes.
Nous sommes sur un sentier bien aménagé pour les touristes. Nous avons en effet un très joli point de vue sur la vallée et les méandres du Nujiang.
La vallée du Nujiang est longue de 320 km. En Birmanie, ce fleuve prend le nom de Salween ou Salouen. C'est l'un des plus longs fleuve d'Asie du Sud-Est, 2400 km.
Voici un pont traversant le Nujiang. Il est en travaux et interdit au public, mais nous n'avons aucun problème pour le traverser.
Pas loin de 100m de large.
Sur la grand route, nous prenons le bus nous emmenant à Bingzhongluo.
Bingzhongluo
Là où le bus nous dépose, Bingzhongluo ressemble au standard des petites villes chinoises modernes.
C'est une ville, tout comme Dimaluo, à partir de laquelle on peut faire de nombreuses randonnées, mais nous n'en avons plus le temps...
Bertrand va nous en montrer quelques faces cachées.
Nous posons nos affaires à l'auberge de jeunesse, tenue par la soeur de Johanna. Elle est très souriante et sympathique. La voici portant son jeune garçon dans le dos. Elle note les plats que nous lui commandons pour le repas du soir. Délicieux !
Une pastèque nous fait le plus grand bien ainsi qu'une bière bien fraîche...Très bonne les bières chinoises...
Et nous voilà de nouveau repartis à la découverte du village de Zhongding, en contre-bas de Bingzhongluo, et ...de son église, bien sûr.
Nous traversons des rizières d'un joli vert tendre, lumineux.
L'église de Zhongding est fermée et pas moyen de trouver la personne ayant la clef.
Voici une photo de l'église trouvée sur internet. Vous en aurez une meilleure idée.
Depuis là, nous partons visiter le temple qui se trouve un peu plus haut.
Il est en travaux et déjà tard, si nous ne voulons pas marcher de nuit, avec une seule frontale, il nous faut rentrer.
A défaut d'avoir pu visiter l'église et le temple, nous profitons d'un super coucher de soleil sur les montagnes environnantes.
Nous apercevons même des montagnes enneigées.
Cette affiche est-elle assez parlante ? le sujet est aussi d'actualité en France....
Dans l'arbre, ce sont des kakis encore vert.
Côté pratique
- Logement à Dimaluo : Guest house de Aluo et Johanna
e-mail : aluo_luosang@yahoo.com ou tel : 0886- 3566182
Vous pouvez aussi prendre contact avec eux par l'intermédiaire de l'auberge ci-dessous.
- Logement à Bingzhongluo : Auberge de jeunesse "Road to Tibet"
e-mail : wanliwwang@hotmail.com ou tel : 0886-3581168
- Transport en bus de Fugong à Bingzhongluo dans les 2 sens.Possibilité de bus couchettes entre Fugong et Kunming. Exemple pour notre voyage de retour : départ 8h de Bingzongluo, arrivée vers 12h à Fugong. pause. Départ bus couchette à 14h, arrivée à Kunming le lendemain matin vers 8h30. (Pause dans la nuit entre 1h et 4h du matin environ). les bus de nuit ne doivent plus rouler une nuit complète sans s'arrêter au moins 3h.
Il est aussi possible de rejoindre Deqin depuis Dimaluo en 2 ou 3 jours de randonnée, puis de prendre un bus de Deqin à Shangri la.