Hebei - Shijiazhuang - Yujia Cun
Cette région du Hebei est réputée pour être fort polluée, comme sa province voisine du Shanxi...Des perspectives peu réjouissantes, mais heureusement, Yujia Cun appelé également Yu Jia Shi Cun est un village niché dans des collines verdoyantes, à l'abri de la poussière, des camions et de la pollution...
Shijiazhuang, Jingxing, Yujia Cun
Un peu d'histoire
Ce village a été construit durant la dynastie Ming (1368-1644), pendant la période Chenghua (1488).
Littéralement Yu Jia signifie "la maison des Yu", Yu étant un nom de famille. Yu Jia Cun est également appelé Yu Jia Shi Cun, y ajoutant ainsi la notion de "pierres".
En 1457, un chef militaire du nom de Yu Qian fut injustement tué sur ordre de l'empereur. L'un de ses enfants s'enfuit alors et vécut comme un reclus à Nanyu, dans la région de Jingxing. Il eut trois fils. Pour gagner sa vie, Yu Youdao, l'aîné, emmena avec lui son troisième frère et leurs familles et ils créèrent le village des Yu.
Actuellement, c'est un village d'environ 1300 habitants. 95% porteraient encore le nom de famille Yu.
Les habitants construisirent ce village tout en pierre, jusqu'au mobilier se trouvant dans les maisons.
Le musée de la pierre
Salle des ancêtres Yu
Les différents bâtiments ont été restaurés.
Le Lonely Planet explique que 5 tapisseries y sont exposées correspondant chacune à la descendance des cinq frères Yu, mais nous ne les avons pas vues. Pourtant, une guide chinoise nous accompagne.
Dans une des salles, il y a effectivement un arbre généalogique remontant à 500 ans, c'est à dire à 24 générations.
Le pavillon Qing Liang
C'est la curiosité du village que j'ai préféré...Un bâtiment "rigolo", qui prête vraiment à sourire. Une construction bouleversant quelques règles de l'architecture classique...
Ce bâtiment remarquable, achevé en 1581, a été construit, à l'origine, par Yu Xi Chun.
Je dis "à l'origine", car à mon avis, la partie supérieure y a été ajoutée, du fait de la présence de bois, peut-être pendant la dynastie Qing.
Le pavillon Qing Liang, à trois étages, fut achevé en 1581. C'est l'oeuvre supposée d'un personnage un peu loufoque, Yu Xi Chun, qui voulait voir Beijing depuis le sommet du pavillon. Selon la légende, il l'aurait construit de nuit, durant 16 ans, sans aucune aide. Oeuvre d'un amateur, l'édifice n'a pas de fondations et ses pierres sèches, sont toutes de tailles différentes (certaines font 2 m de large), ce qui lui confère une asymétrie peu commune dans l'architecture chinoise.
L'édifice a été transformé en temple.
Détails architecturaux...
Une maintenance préventive, à la chinoise...
Non loin du pavillon Qing Liang, se trouve un autre bâtiment dont la charpente et les poutres porteuses sont en bois.
Le temple pour tous les dieux
Il s'agit peut-être du Temple dénommé Zhenwu par le Lonely Planet.
Il fut construit pendant le règne de l'empereur Shunzhi (1638-1661), durant la dynastie Qing.
Cet empereur mandchou était un adepte du bouddhisme, il était donc possible de construire tous les temples que l'on voulait durant cette période.
Le village
Bien agréable de trouver quelques fleurs, ajoutant une pointe de couleur dans le village.
Poursuivons...
Nous voilà presque sortis de la partie basse du village.
Un peu triste de voir cette rivière complètement à sec.
Une décoration originale pour ce pignon.
Le village est très calme, il y a très peu de touristes.
Nous croisons des personnes âgées dans le village, quelques hommes travaillant à la restauration de la façade d'une maison, des personnes revenant des champs.
La présence d'une école laisse à penser que de jeunes couples ayant des enfants, y habitent aussi.
Très décoratif cette charrette à bras, dont il manque probablement les roues.
Ces demi-anneaux en pierre, intégrés dans le mur, servent à y attacher les chevaux en passant la longe dans le trou.
C'est la saison des jujubes, appelées aussi dattes chinoises.
Elles se mangent fraîches ou sèches.
Pour les amateurs de jolies ouvertures...
Un toit magnifique, qui ne résistera peut-être pas très longtemps à l'invasion des graminées.
Histoire de murs
En matière de murs, les habitants du village ont de l'imagination...
La campagne environnante
Nous partons vers l'Ouest en longeant la rivière asséchée, sur une petite route bétonnée très tranquille, une belle balade.
Les cultures dans la région sont essentiellement du maïs, mais aussi du millet, du tournesol.
Quelques fleurs sauvages
D'anciennes terrasses abandonnées.
Côté pratique
Dormir chez l'habitant permet d'apprécier davantage le village, son environnement et d'être bien dépaysé.
Dans les quelques tout petits magasins du village, on peut se ravitailler en eau.
Transport
- De Shijiazhuang, aller à la gare des bus longue distance Xiwang Ke Yun Zhan, Xinhua Lu. Depuis l'hôtel Shijiazhuang Youjia Inn où nous logeons 115, Xinhua Lu, le bus 314 y mène directement.
- Prendre un bus pour Jingxing. Durée 1h environ. 12 Rmb. Dire que vous allez à Yu Jia Cun. Ainsi, la personne responsable des billets dans le bus vous fait descendre à la bonne station.
- Changement de bus à Jingxing dans un lieu qui ne ressemble pas du tout à une gare routière. Un peu d'attente. 20 mn environ. Les personnes qui attendent se font un plaisir de nous renseigner pour savoir quel bus prendre.
- Encore 1h de route environ, pas du tout agréable : beaucoup de camions, de poussière, des usines. Nous sommes contents d'arriver en fin de matinée à Yu Jia Cun.
Durée totale du voyage depuis Shijiazhuang : environ 2h30 avec l'attente à Jingxing
Hébergement
Nous logeons chez l'habitant, chez un couple très accueillant, recommandé par le Lonely Planet :
Chunying Yuan, tout près de la "Lion Lane", du temple Zhenwu. Tel : 0311 - 8237 6583
La guide nous y emmène, je pense que nous aurions eu du mal à trouver.
Avant d'y arriver, je m'imaginais une maison ancienne, mais ce n'est pas du tout le cas.
Chambre
Nous avons le choix entre 2 chambres. L'une avec 2 lits, l'autre avec un grand lit, ressemblant à un Kang (Lit chauffé par en-dessous).
Oreiller à billes, très ferme. Matelas très fin. Mieux vaut apporter un drap en soie, car les draps et taies d'oreiller, se résument à une serviette de toilette.
Nous n'avons pas trouvé le robinet permettant à l'eau de couler pour la douche. Il y a une pierre d'eau dans la cour intérieure. Les WC n'ont pas de chasse d'eau. Les sanitaires sont donc très succincts.
Beaucoup de moustiques en cette saison, pourtant la région est sèche. Jean-Yves a du mal à supporter l'anti-moustique que notre hôtesse place dans la chambre (sorte de rouleau d'encens), très efficace par ailleurs. Cela m'a évité bien des piqûres.
Repas
Nous y arrivons vers 13h sans avoir déjeuné. Notre hôtesse nous prépare un bol de pâtes fraîches avec des tomates.
Le soir, repas un peu plus élaboré, avec un bol de bouillie de maÏs et de la courge, des légumes, du pain maison à la vapeur, du raisin.
Au petit déjeuner, soupe de tomates, oeufs, quelques feuilles de légumes vert, du pain fourré à la pâte de haricots rouges.
Prix 150 Rmb, pour la chambre et les 3 repas.
Le lendemain matin, la dame nous accompagne jusqu'à l'arrêt de bus et attend même avec nous le bus pour aller à CangYan Shan, elle est vraiment très gentille.
Prochain rendez-vous
Cang Yan Shan, un site montagneux escarpé où se trouve un joli temple.