Shanxi - PingYao et sa région
L'ancienne ville de PingYao est une ville fortifiée très bien préservée, classée au patrimoine mondial par l'Unesco depuis 1997. PingYao a été le plus grand centre bancaire de Chine durant le XIX ème et le début du XX ème siècle. Pourtant, elle n'a pas été saccagée, ni même détruite lors de la révolution culturelle !
Nous visitons de nombreuses résidences, datant des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912).
Dans la région, nous visitons également le temple Shuanglin, l'immense résidence de la famille Wang et les sous-terrains du château de Zhangbi.
Un peu d'histoire
La vieille ville de Ping Yao est un exemple exceptionnellement bien préservé de cité chinoise des dynasties Ming et Qing (XIVe -XXe siècle). Ayant conservé au plus haut degré toutes ses caractéristiques, elle offre aujourd'hui un tableau remarquablement complet de l'histoire culturelle, sociale, économique et religieuse de l'une des périodes les plus fécondes de l'histoire chinoise.
La région de Ping Yao a été occupée par l'homme dès le néolithique, et l'urbanisation du site remonte au moins à la dynastie des Zhou de l'Ouest : la ville a en effet été protégée par des remparts en terre sous le règne du roi Xuan (827-782 av. J.-C.).
Les fortifications
Avec l'implantation du système des préfectures et des comtés, en 221 av. J.-C., Ping Yao devint le centre d'un comté administratif, rôle qu'elle continue à jouer aujourd'hui. En 1370, au cours du règne de l'empereur Ming Hong Wu, la ville fut considérablement agrandie. Elle reçut alors un nouveau mur d'enceinte massif, et son plan interne fut profondément modifié, conformément aux principes de planification très stricts des Han.
Le circuit de la muraille construite à la fin du XIVe siècle est de 6 km de long, c'est-à-dire la longueur précise, selon les prescriptions des Han, pour une ville de cette importance. Elle est dotée, sur tout son pourtour, de 6 portes fortifiées et de 72 bastions massifs.
Entrée dans la ville par des portes imposantes
N'entre pas dans la ville qui veut ! Si ce sont des assaillants, un sas permet de les attaquer depuis le chemin de ronde.
En soirée, c'est bien calme. Nous sommes sur un chemin au pied des fortifications, à l'intérieur de la ville.
Changement de direction des fortifications, une tour de guet plus haute que les autres s'impose.
Un autre style encore
Nous voilà au niveau de l'une des entrées, ce qui explique le nombre un peu plus important de personnes à cet endroit.
Malgré tout, pour éviter la foule d'un week-end de 1er mai, mieux vaut commencer assez tôt les visites.
C'est plus calme par ici...
Quelques travaux de rénovation sur les remparts nous empêchent d'en faire un tour complet.
Les résidences traditionnelles
Les superbes résidences sont le reflet de la prospérité de PingYao durant les dynasties Ming (1368 - 1644) et Qing (1644 - 1912).
La ville des Han a connu une évolution importante au cours des dynasties Ming et Qing. Devenue l'une des principales villes de commerce du nord de la Chine dans le courant du XVIe siècle, elle est parvenue à conserver cette position jusqu'à nos jours. Dans le courant de la seconde moitié du XIXe siècle, la communauté bancaire de Ping Yao dominait la vie financière chinoise.
La prospérité issue du commerce et plus tard des banques suscita à Ping Yao, pendant plusieurs siècles, la construction de nombreuses maisons privées soigneusement construites, dont une bonne part a survécu. Elles se conforment étroitement à la tradition féodale et hiérarchique des Han, avec des traits locaux caractéristiques ; édifiées sur les quatre côtés d'une cour ouverte, elles appartiennent à trois groupes principaux. Le premier est formé d'édifices conventionnels, à un seul niveau, en bois et en brique, et au toit de tuile ; on trouve ensuite des structures souterraines en brique avec des couloirs lambrissés et des avant-toits dans leur prolongement ; le troisième groupe est formé de constructions à deux niveaux, dont la partie souterraine est surmontée par un étage supérieur en bois.
La crise économique et financière de 1929 touche également la Chine quelques temps après, en 1931. Le déclin de PingYao à ce moment là est probablement la raison pour laquelle la ville et ses superbes résidences auraient été épargnées lors de l'arrivée des communistes au pouvoir.
La crise survint cependant peu après et ce à la suite d’une succession d’événements.
Tout d’abord, l’abandon par les puissances occidentales de l’étalon-or causa une brusque remontée du Taël, politique qui se renforça par la suite du fait de l’achat systématique d’argent métal par le gouvernement américain, pratique institutionnalisée en 1934 par le « Silver Purchase Act ». L’argent métal se raréfia et avec lui, le crédit bancaire.
D’autre part, on assista à une perte de pouvoir d’achat des paysans dont le coton cru et les cocons généraient moins de revenus qu’il ne leur fallait pour acheter des denrées de base comme le riz, le sel et l’huile. Il en résulta une contraction du marché intérieur des biens manufacturés et une fuite d’argent métal vers Changhai, avec comme conséquence l’inflation des prix de l’immobilier.
En même temps, l’annexion de la Mandchourie par le Japon (dont nous reparlerons) tarit progressivement les courants d’affaires avec le nord de la Chine jusqu’alors prospère.
Et pour couronner le tout, la vallée du Yang Tsé subit cette année-là des inondations particulièrement catastrophiques.
La crise atteignit très vite le secteur bancaire, causant la faillite de 17 des 70 banques traditionnelles (qianzhuang). Les faillites bancaires se multiplièrent au cours des 3 années suivantes, entraînant le secteur des filatures et des meuneries.
La tour de la Cité, construite en bois, avec ses deux étages, est la plus haute construction de la ville historique ; son état actuel remonte à sa reconstruction effectuée en 1688
Non loin de là, nous visitons une maison ayant servi de tribunal local.
Nous y voyons des cellules de prisonniers,
Ce type de lit est appelé "Kang". Il est fait de briques; en-dessous, un espace est prévu pour mettre des braises afin de le chauffer.
Il est tout à fait du même style que ceux trouvés dans les autres résidences de la ville.
le Shanxi est une région où il peut faire très froid en hiver.
Une cage pour prisonnier,
un cheval dont l'utilisation est un peu particulière...
Je reviens à des choses plus agréables avec cette jolie voiture à bras.
La ville, la vie quotidienne
Pas de voiture dans la partie ancienne de la ville, ce qui la rend fort agréable.
Une autre rue, vue depuis les remparts. Il y a foule en ce week-end.
Grand contraste avec ces ruelles où se trouvent des maisons d'habitation.
Une bonne façon de s'éloigner des quartiers touristiques et de faire quelques découvertes.
une boulangerie, par exemple, approvisionnant certains commerçants du centre ville. Nous y achetons du pain tout chaud, délicieux !
A PingYao, nous goûtons quelques spécialités culinaires à base de blé, telles ces oreilles de chat ou "mao'erduo"...
Ce joli plat en forme de gâteau. appétissant, n'est-ce pas ?
Je ne me souviens plus s'il est à base de légumes ou/et de viande.
Un menu bien nourrissant pour affronter les journées froides de l'hiver...
Autre spécialité, des pâtes dans un bouillon comme on le voit fréquemment en Chine. Ici, la boule de pâte n'est pas étirée à la façon des "Lanzhou la mian" c'est à dire en spaghettis, mais elle est coupée en lamelles.
Voilà qui chauffe fort !
Depuis les remparts, la ville apparaît austère du fait de la couleur grise des briques.
Nous apprécions d'autant plus les arbres en fleur, le feuillage vert tendre de certains et quelques toits décorés par des tuiles vernissées.
Regard posé sur les toits...
De jolies finitions géométriques,
Tout est possible en matière de décoration...
Restauration d'une toiture, heureusement un art qui ne se perd pas.
Un chinois sans téléphone portable, ce n'est pas concevable...même à cet âge...
Tout comme à Shanghai ou dans d'autres régions de Chine, les jeux font partie des scènes du quotidien.
1er mai oblige, nous assistons à des défilés de personnes costumées à la mode ancienne.
c'est joli, coloré...
Un instrument de musique impressionnant !
Nous ne sommes pas en voyage de classe...
Mais Jean-Yves est interviewé en anglais par ces jeunes et bien sûr, ensuite, nous avons droit à une petite séance photo...
Le temple Shuanglin
Pour nous rendre dans ce temple situé à 7km de PingYao, nous louons des vélos, histoire de nous dégourdir les jambes et de visiter la campagne environnante.
Superbe déesse Guanyin aux nombreux bras
Ce n'est pas un trajet bien agréable, beaucoup de camions et de poussière ! Nous faisons pourtant une boucle espérant éviter ces inconvénients au retour, mais c'est exactement la même chose, voire pire ! Nous traversons un village d'une tristesse incroyable, donnant l'impression d'une grande pauvreté. Pas une seule maison ayant du cachet, juste des cubes posés les uns à côté des autres.
Nous remarquons sur ce trajet un grand nombre de trous comme sur la photo ci-dessus. La terre extraite semble avoir servi à la fabrication de briques.
Le temple ShuangLin est réputé pour ses sculptures peintes.
Ces murs ornés de nombreux personnages, de maisons, offrent une vraie fresque de la vie quotidienne !
Le temple Shuang Lin, fondé au VIe siècle, est également connu pour sa collection de plus de deux mille statues en terre cuite peintes, datées entre le XIIe et le XIXe siècle.
Si vous observez bien ces statues, toutes différentes, vous verrez un personnage incroyable dont 2 bras sortent des yeux... Quelle peut en être la symbolique ?
"Ne pas marcher sur la pelouse svp"...
Cela prête à sourire, mais révèle surtout la difficulté à faire pousser de l'herbe dans cette région aride.
Résidence de la famille Wang
Une résidence gigantesque avec ses 123 cours, datant de la dynastie des Qing (1644-1912) contrastant
avec les maisons de type troglodyte que nous apercevons depuis là.
Comme l'indique le lonely Planet, cette succession de nombreux pavillons est un peu lassante. Néanmoins, des petits détails tels que celui-ci
ou bien le paysage alentour en agrémentent la visite.
Le souterrain du château de Zhangbi
Village un peu perdu dans la montagne que nous rejoignons en taxi.
Le fascinant réseau de tunnels défensifs fut construit il y a 1400 ans, à la fin de la dynastie Sui (581-618) pour se prémunir d'éventuelles attaques des Tang. Il ne servit jamais et fut laissé à l'abandon jusqu'à sa réouverture en 2005.
Un guide nous emmène dans ce dédale de galeries atteignant 1500 m de longueur, s'étendant sur 3 niveaux, à une profondeur atteignant 26 m.
"Des cavités latérales servaient d'entrepôts ou de chambres, tandis que les trous creusés dans le sol des niveaux supérieurs permettaient de guetter l'arrivée des envahisseurs." Lonely Planet
Des escaliers permettent de rejoindre le village, situé au-dessus du château souterrain.
Un village que nous devons visiter un peu rapidement car notre chauffeur de taxi nous attend...
Certains bâtiments ne manquent pas de cachet.
Côté pratique
Hébergement
Nous étions très bien dans cette auberge : Harmony Guesthouse.
(和义昌客栈 ; Héyìchāng Kèzhàn) 165 Nan Dajie ; 南大街 165 号
tél : 0354-568 4952
Site internet : www.py-harmony.com
Une chambre propre avec un vaste lit de type "kang", des sanitaires propres également.
Il s'agit d'une résidence datant de la dynastie des Qing (1644-1912), 300 ans environ avec 2 cours carrées, et 2 niveaux.
Ci-contre le détail d'un des piliers.
Restaurant
Nous avons bien apprécié ce petit restaurant :
Déjūyuán
(德居源 ; 82 Nan Dajie ; 8h30-22h ; ). Nous y avons dégusté notamment de la viande de boeuf cuisinée à la mode de PingYao, coupé en tranches très fines, servi froid.
Le service y est sympathique et l'ambiance chaleureuse, c'est une petite salle.
Transport
En bus de TaiYuan à PingYao ou PingYao vers TaiYuan
De nombreux bus partent de la gare routière du Sud de Taiyuan (Jian Nan gong qi che zhan) toutes les 30 mn entre 6h et 19h30. Pour rejoindre PingYao, il faut environ 1h30, 2h maximum. L'avantage est que la gare routière de PingYao est toute proche de la vieille ville. En revanche, la gare routière sud de TaiYuan est assez centrale.
En train depuis la nouvelle gare ferroviaire du Sud de TaiYuan
De nombreux bus de ville y vont, il suffit de demander "Huo Che Nan Zhan"
- Depuis là, liaisons pour Pingyao Gu cheng en train rapide 30mn. Par contre la gare d'arrivée, malgré son nom n'est pas proche du tout de la vieille ville. Il faut environ encore 15 mn à 20 mn de taxi. Globalement, cela doit tout de même aller plus vite qu'avec les bus longues distances, qui eux arrivent presqu'aux portes de la vieille ville.
- Des trains moins rapides vont également à Pingyao en 1h30 et cette gare ferroviaire d'arrivée n'est pas trop éloignée de la vieille ville.
Aéroport de TaiYuan
L'aéroport de TaiYuan se trouve au Sud de la ville, à environ une quinzaine de kilomètres du centre.
- En venant de PingYao, soit vous arrivez à la gare routière du Sud "Jian Nan Gong Qi Che Zhan", assez centrale, soit à la gare ferroviaire du Sud.
- Si vous êtes au centre, Il existe une navette (16 rmb). Le Lonely Planet l'indique près de l'hôtel San JIn International hotel mais en fait, cet hôtel ne semble plus être utilisé et j'ai trouvé la navette sur la Yingze Da Jie, côté gauche en venant de la gare ferroviaire centrale, avant la grande place Wu Yi Guang Chang, faisant face à un bel hôtel d'allure chinoise.
Si vous avez un souci, vous pouvez aller vous renseigner à ll'agence China Eastern, un peu au-delà de la grande place vers l'Ouest, côté gauche en venant de la gare.
De PingYao à la résidence de la famille Wang
Comme indiqué sur le Lonely Planet, voir ci-dessous, nous avons pris un bus jusqu'à Jiexiu (40 mn) puis, changement de bus sur le trottoir en face pour aller ensuite jusqu'à la résidence. C'est pratique.
Durée de notre visite de la résidence de la famille Wang : environ 2h30.
"Deux bus directs (17 ¥, 1 heure, 8h50 et 13h10) partent de la gare routière de Píngyáo, retour à 12h40 et 16h. Vous pouvez aussi prendre un bus, fréquent, pour Jièxiū (介休 ; 9 ¥, 40 min), puis le bus n°11 (5 ¥, 40 min) jusqu’au terminus : la résidence. Le dernier bus pour Jièxiū part à 18h."
Extrait du Lonely Planet 10° édition numérique; mai 2013.
De la résidence de la famille Wang jusqu'au château de Zhangbi
Nous avons négocié avec un taxi afin qu'il nous emmène au château, puis à l'arrêt de bus à Jiexiu. Désolée, je ne me souviens pas du montant que nous avons réglé, mais 150 rmb indiqué par le Lonely Planet de 2013 est une bonne référence pour l'aller-retour à jiexiu, avec le temps d'attente au château. En 2015, cela doit tourner autour de 200 rmb.
Nous avons eu un bouchon sur la route, il ne faut pas s'inquiéter, ce n'est pas dû à un grand nombre de visiteurs pour le chateau de Zhangbi, mais à un parc d'attractions situé quelques kilomètres avant.
Prochain rendez-vous : la grotte de Yanxia toute proche de Longjing, à proximité de Hangzhou.